Bien préparer son thé

 

Une bonne eau, Une bonne théière, Un bon thé. 4 étapes à respecter

Il ne suffit pas de savoir choisir son thé. Un « grand jardin » acheté très cher, des feuilles élégantes et dégageant le meilleur arôme pourra se révéler banal dans la tasse et donc décevant si il n’a pas été préparé correctement ! La réussite de votre thé résulte en partie au soin que vous apportez à sa préparation. Un bon thé se mérite donc car il est exigeant. Les esprits élitistes évoquent un « art ». S’il s’agissait d’un don, il serait octroyé à plus d’un milliard d’Indous et autant d’asiatiques car le thé est la boisson la plus bue au monde. Il n’y a donc pas de secrets de préparation. Il suffit simplement de respecter des règles établies par l’expérience :

  1. Bien choisir l’eau
  2. Bien choisir la théière
  3. Bien respecter le temps d’infusion
  4. Bien choisir le filtre  

 

Bien choisir l’eau

Rappelons que le thé est avant tout une eau subtilement parfumée au thé : Elle doit être « neutre », pour ne pas influencer le goût naturel du thé. Elle doit être pure et sans odeur (chlore, fer). Trop dure et trop calcaire, elle empêchera les arômes de s’exprimer. Plus économique que l’eau en bouteille (attention, certaines ont un goût prononcé), l’eau du robinet peut convenir. Un filtre à eau est aussi une bonne solution.  

 

Bien choisir la théière

Quelle que soit la matière, la taille, la forme, le thé doit au moins infuser dans un récipient réservé uniquement à l’infusion. Eviter la casserole multi usages. La théière est l’outil le plus précieux du buveur de thé. L’intérieur d’une théière se rince à l’eau claire, mais il ne doit jamais être lavé avec un détergent ni être frotté. Une bonne théière, comme une pipe, doit se culotter à l’usage, c'est-à-dire se recouvrir à l’intérieur d’une fine couche de tannins. Après usage, votre théière doit sécher, couvercle ôté, à l’air ambiant. Fonte, terre, verre, argent, étain, porcelaine, le matériau peut-être choisi pour la préférence de sa matière et pour son esthétisme. Il peut aussi l’être pour le type de thé que vous voulez faire infuser. Les superbes théières en fonte émaillées fabriquées exclusivement au Japon exhalent parfaitement les thés verts et gardes la chaleur plus longtemps. Les théières en terre cuites chinoises du Yixing sont réputées pour « garder en mémoire » les thés qu’elles infusent. Une théière par thé : si l’on ne boit pas toujours le même thé, l’idéal est de posséder une théière pour chaque type de thé : parfumé, fumé, semi fermenté, vert…        

 

Bien respecter le temps d’infusion

Voici en résumé quelques gestes pour bien gérer les instants de préparation :

  • Faire chauffer l’eau dans une bouilloire. La casserole peut avoir un goût.
  • Faire chauffer l’eau à la bonne température : 70°c pour les thés verts (l’eau est clapotante) et 90°C pour les thés noirs et Oolong (l’eau est frémissante). Une eau qui a bouilli risque de « brûler » les feuilles de thé et d’enlever l’oxygène.
  • Ebouillanter la théière avant d’y jeter les feuilles.
  • Humidifier les feuilles de thé pendant que l’eau chauffe afin de les préparer à l’infusion.
  • Verser la quantité de feuille suffisante : 2,5g pour 30 cl. Cette quantité est variable selon la taille des feuilles : 1 petite cuillère bien remplie pour de grandes feuilles et ½ pour les thés broyés. Doublez la quantité pour les thés verts. Mais attention un surdosage de thé ne garantit pas une bonne infusion mais provoque de l’amertume et une saturation des arômes.  

 

 

Respect du temps d’infusion

Thé noir en feuille brisé : 3 mn

Thé noir en feuille entière : 5 mn

Thé noir aromatisé : 4 mn

Thé vert japonais : 2 mn

Thé vert de chine : 3 mn

Thé noir Oolong : 7 mn

Thé blancs : 10 mn

Quel que soit le type de thé, sa provenance et sa qualité, le timing est déterminant. Pas assez infusé, votre thé sera insipide. Trop infusé, il sera corsé, amer et ses arômes saturés. La vigilance est donc de rigueur. Bien remuer avant de servir et surtout enlever les feuilles de thé ou retirer le filtre, pour éviter l’amertume. Choisir une tasse à thé : De la même façon qu’il y a des verres adaptés pour chaque vin et champagne, un thé s’apprécie davantage dans des céladons ou des tasses de petite taille que dans un bol à lait. Bien choisir le filtre L’avantage d’un filtre est de pouvoir arrêter l’infusion à son gré. Là encore, les choix sont nombreux : Le thé a tendance à augmenter de volume une fois dans l’eau. Les filtres à thé de petits diamètres (boules, pince ou cuillère à thé) sont donc à éviter dans une théière car elles ne permettent pas aux feuilles de s’épanouir. Ils restent néanmoins pratiques pour mettre dans une tasse. La meilleure formule est évidemment le filtre intégré à la théière d’origine. Il est large et pratique à nettoyer. La « chaussette » en coton (non chlorée) permet de faire infuser de très grandes feuilles de thé et de tisanes. Le filtre en papier (non blanchi) permet aussi d’exhaler tout son arôme au thé. Autres avantages : esthétique et hygiénique puisque il est biodégradable et jetable.   Chacun ses goûts Pour les vrais amateurs de thé, les rajouts de lait, sucre, miel ou citron sont autant de sacrilèges. Mais chacun reste libre d’adapter son thé à ses habitudes et à ses goûts ! D’ailleurs cette boisson universelle est adaptée aux us et coutumes de chaque peuple : les indiens et les anglais l’additionnent de lait, les marocains de sucre, les tibétains de beurre. Avec des fruits, des écorces, des épices, des plantes, des algues …

 

A chacun sa recette !  

Lait ? Un nuage de lait ?

Question agaçante, pourquoi du lait ? Pour adoucir les thés puissants et corsés ? Pour faire comme les anglais ? Cette pratique contestable pour un puriste est de surcroît néfaste pour la santé ! En effet, elle ruinerait les effets bénéfiques de cette plante pour le cœur, ont affirmé des chercheurs allemands (journal en ligne European Heart Journal). Leurs tests leur ont permis d'établir que si le thé noir améliore significativement la capacité des artères à se détendre ou à se dilater, au rythme des besoins du flux sanguin, cet effet est contrecarré par l'ajout de lait. Les protéines de ce dernier interfèrent en effet avec le thé en réduisant la concentration de catéchines. Ces composés contribuent aux propriétés favorables du thé sur le système cardiovasculaire, selon les chercheurs.  

Sucre ?

Kilos en trop, caries, diabète … le sucre blanc, raffiné est source de tracas. Préférez du sucre complet bio ou du miel bio qui apporte au moins des substances nutritives.  

Citron ?

Sa saveur acide peut « tuer » le goût d’un grand thé délicat. En revanche, il permettrait de mieux assimiler les antioxydants du thé.  

 

Thé glacé Lorsqu’il fait chaud, rien de tel qu’un bon thé glacé…fait maison !

thé glacé la route des comptoirs

Mode d’emploi : c’est très simple à faire, il suffit de faire infuser 10 à 15 g de thé dans un litre d’eau froide et de laisser infuser au frais pendant une durée variable selon les thés : Thés noirs nature : 1 nuit Thés noirs aromatisés : 2 à 3 h Thés verts nature : 1 à 2 h Thés verts aromatisés : 1 h Inutile de faire chauffer l’eau ! On peut varier les goûts à l’infini. Vous pouvez rajouter du sucre ou du miel si nécessaire. Remuez, servez et dégustez bien frais.